7.5.15

Dix ans : cheveux courts et carnivore.



Il y a dix ans jour pour jour, le chaos faisait irruption dans mon existence.
Jusque là, je trouvais ma vie riche, bien remplie, globalement heureuse. Pas de tout repos, des hauts et des bas, mais je n’en aurais changé pour rien au monde. J’avais deux métiers que j’adorais, musicienne et enseignante, j’étais en couple depuis presque trente ans en situation de canard colvert, j’avais une petite fille de dix ans pleine de vie, un petit chien blanc adorable, bref une situation que tout le monde m’enviait, y compris moi. J’avais bien quelques soucis en tête, quelques angoisses et quelques doutes, mais je revenais d’un concert aux Antilles, premier d’une série prometteuse, ce n’était pas trop le moment d’avoir des états d’âme.
Ben voilà patatras. J’avais du sûrement être aveugle, stupide ou les deux pour ne l’avoir pas vu venir. Ce fut un scénario tristement classique, duquel je croyais dur comme fer que je serais préservée. Moi ça ? Impossible ! Jamais ! Classique, je vous dis, classique, et banalement résumable, d’une trivialité exemplaire  : à la découverte de sa double vie, l’autre fait la valise à l’étranger en emportant la caisse, et vous voilà à payer la moitié des frais d’avion pour les vacances de la pitchounette.
Dix ans atomisés et de cet amour là il ne reste rien qu’une impression de vie antérieure rêvée; dématérialisée par le révisionnisme, les procès, les mesquineries diverses et variées.
Je ne reviendrai pas sur les péripéties de cette rupture-tsunami, sur ces jours de mai de détresse où j’écoutais en boucle la chanson qui disait, je ne savais encore toute la valeur des mots : et ça continue encore et encore, c’est que le début, d’accord, d’accord, et le pire est toujours devant.
Dix ans et pourtant… aujourd’hui, dix ans après, une vie fidèle à moi-même, une vie heureuse.
Une vie meilleure sans doute que ce qui m’attendait, au regard de ce que j’ai découvert, de ce qu’il est advenu ensuite. Rien à regretter.
Une belle vie avec de belles découvertes dont certaines inconcevables avant.
Dix ans, je n’ai plus les cheveux au vent : ma nouvelle coupe nécessite un bonnet l’hiver, mais me va comme un gant
Dix ans, et carnivore, toujours bio, mais j’ai renoué avec le carpaccio et le yakitori
Dix ans et en couple. Dix ans, et amoureuse : le plus grand cadeau de ma nouvelle vie, complètement inattendu, le retour de la confiance  et de la force de la vie, une belle histoire épistolaire des plus romantiques et des plus modernes,  des voyages, et la vraie vie ensemble
Dix ans, et presque japonaise, par la force des choses…
Dix ans, et j’ai appris à dire « je ».
Dix ans, avec  mes amis, certains les mêmes, fidèles, d’autres nouveaux, sur des chemins qui nous sont propres, comme la découverte délicieuse des sorties entre copines…
Dix ans, toujours heureuse de partir le matin pour l'école la tête pleine de projets et toujours musicienne avec projets en tête. 
Dix ans, maman d’une jeune femme splendide.
Dix ans, et le petit chien est parti juste là, comme un dernier témoin qui se retirerait sur la pointe des pattes.
Dix ans, et la vie me sourit.

5.5.15

Cent vues (88) : ma chaumière

Roen no Fuji, Hokusai
J'ai découvert mes premières chaumières au Japon. J'en rêve depuis, car je connaissais la chanson ...

4.5.15

Mes notes de chevet (114) : collines

"En ce qui concerne la colline de Tomooka, ce qui me charme, c'est qu'il y pousse de petits bambous."
Sei Shônagon. Notes de chevet.

Mes notes de chevet : j'aime entourer ma vie de colline. De ma terrasse, j'aperçois la cascade de la colline du Château d'un côté, et de l'autre la villa Bellevue sur la colline du Parc d'Estienne d'Orves, à quatre pas de ma maison. Je travaille tout en haut de la colline de Cimiez, d'où j'aperçois toutes les collines environnantes. Dans mon futur chez moi, je songe à revêtir ma salle de bains d'une glace sans teint, pour contempler celle de Valrose ...