30.9.14

Voyage avec un incolore (18) : par force

"Ce coffret de trois disques, à présent encore, se trouvait chez Tsukuru."




L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4

28.9.14

Voyage avec un incolore (17) : Rome et le Chili


"Chez les pianistes contemporains, rares sont ceux qui peuvent jouer Listz avec toute l'exactitude requise et en même temps avec poésie."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4

26.9.14

Voyage avec un incolore (16) : de la Suisse et de la Russie

"C'est un pianiste russe, il interprète Listz comme s'il décrivait un paysage mental très subtil."


L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4

24.9.14

Voyage avec un incolore (15) : le temps qui court ...

Dans l'appartement de Tsukuru, il y avait une chaîne stéréo qui marchait tant bien que mal, mais comme sa sœur n'avait laissé que des albulms de Barry Manilow ou des Pet Shp Boys, Tsukuru ne s'en servait jamais.

L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4

23.9.14

Voyage avec un incolore (14) : le nom


" Quoi qu'il en soit, il avait acquis son individualité en s'appelant Tsukuru Tazaki". Son moi d'avant était un néant, un chaos primitif sans nom. Une masse de chair rose qui pesait trois kilo tout au plus, qui pleurait et respirait difficilement dans l'obscurité. Il avait reçu un nom, puis la conscience et la mémoire lui était advenues et, progressivement, son moi avait pris forme. Le nom était le point de départ de toutes choses."

L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4

22.9.14

Voyage avec un incolore (13) : poids

" "Si on lui donne le prénom le plus sophistiqué, peut-être que ses bagages dans la vie seront un peu trop lourds à porter, avait fait remarquer son père. (...) Tsukuru hésitait cependant à partager son opinion sur le fait que, grâce à ce prénom, sa vie avait été "allégée". Certes, la forme de ses bagages avait peut-être été légèrement différente. Mais quand était-il de leur poids ?"

L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4



21.9.14

Voyage avec un incolore (12) : la barbe

"- Les pensées sont comme des barbes. Elles ne poussent que lorsqu'on est adulte. Je suis sûr que quelqu'un a dit ça..., dit Tsukuru. Mais qui ? Je ne m'en souviens pas.
- Voltaire", répliqua le jeune homme.
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinages, MURAKAMI Haruki, ch.4

"En voilà trop sur les barbes."
Dictionnaire philosophique, Voltaire, article Barbe,


20.9.14

Voyage avec un incolore (11) : secret

"Quoi qu'il en soit, le jeune garçon désigné sous le nom de Tsukuru Tazaki était mort. Il avait poussé son dernier soupir, englouti dans les ténèbres sauvages, et avait été enseveli dans une petite clairière au milieu d'une forêt. En grand secret, silencieusement, avant l'aube, quand tout le monde était encore profondément endormi. Sans stèle ni épitaphe. celui qui se tenait là et qui respirait, c'était le nouveau "Tsukuru Tazaki", dont la composition interne avait été largement renouvelée. Mais il était le seul à le savoir. Et il n'avait pas l'intention de le dire à quiconque. "
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.3

19.9.14

Voyage avec un incolore (10) : tic tac

" Ce qui subsista ensuite, ce fut seulement une pensée paisible qui ressemblait à de l'acceptation. Elle n'avait pas de couleur. C'était une émotion neutre, qui rappelait une bonace. Il était assis dans une vieille salle vide, seul, et il écoutait avec beaucoup d'attention le bruit creux  de la grande et antique pendule murale qui égrenait le temps. Sans un mot, sans détourner le regard, il restait simplement les yeux fixés sur la progression des aiguilles. Ses émotions captives dans le vide de son cœur, enveloppé dans plusieurs couches d'une fine membrane, à chaque heure, il vieillissait inexorablement.
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.3

18.9.14

Voyage avec un incolore (9) : jalousie

"La jalousie, du moins telle que Tsukuru l'avait conçue dans son rêve, est la prison la plus désespérée du monde. Parce que c'est une geôle dans laquelle le prisonnier s'enferme lui-même. Personne ne le force à y rentrer. Il y pénètre de son plein gré, verrouille la porte de l'intérieur puis jette la clé de l'autre côté de la grille. Personne ne sait qu'il s'est lui-même emprisonné. Bien entendu, si le captif décidait d'en sortir, il le pourrait. Parce que cette prison se situe dans son cœur. Mais il est incapable de prendre cette décision. Son cœur est aussi solide et dur qu'un mur de pierre. Telle est la véritable nature de la jalousie."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.3

17.9.14

Voyage avec un incolore (8) : double

" Lorsqu'il sentait que la souffrance devenait insupportable, il se séparait de son corps. Et, depuis un lieu sans souffrance situé légèrement à l'écart, il observait Tsukuru Tazaki en train de résister à la douleur."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.2

16.9.14

Voyage avec un incolore (7) : alien

"La nature de cette nouvelle matière de substitution, Tsukuru ne pouvait la concevoir, pas plus qu'il ne pouvait l'accepter ou la refuser. Telle une nuée d'ombres, elle demeurait dans son corps et y donnait naissance à d'innombrables œufs d'ombres."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.2

15.9.14

Voyage avec un incolore (6) : puits

" Durant les cinq mois qui suivirent son retour à Tokyo, Tsukuru vécut aux portes de la mort. Il se fabriqua un minuscule refuge, relié à une fosse obscure et sans fond, dans lequel il mena une vie totalement solitaire. C'était un endroit dangereux où il risquait de tomber et de dégringoler dans les profondeurs du néant. Mais il n'en étit pas effrayé. Il pensait seulement. "Que ce serait facile de tomber. "  "
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.2

14.9.14

Voyage avec un incolore (5) : transformations


" Le Tsukuru qui revint à Tokyo cet été-là était sous l'emprise d'une sensation étrange : c'était comme si la composition de son corps avait été totalement renouvelée. Toutes les choses qui lui étaient familières jusqu'alors avaient pris des teintes différentes, comme s'il les voyait à travers un filtre spécial. Il se mettait à entendre des sons inconnus jusque là et il était incapable de percevoir ceux qu'il avait entendus auparavant. Lorsqu'il essayait de bouger son corps, il s'apercevait que ses mouvements étaient terriblement gauches. On aurait dit que la nature de la pesanteur environnante s'était modifiée."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.2

5.9.14

Voyage avec un incolore (4) : ondulations


"Sara fit légèrement tournoyer son verre, et contempla un moment les ondulations du vin. Comme si elle y lisait l'avenir de quelqu'un"
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.2

Voyage avec un incolore (3) : alcools


"Son verre de mojito était vide. Elle fit signe au barman et commanda un verre de vin rouge. A l'issue d'une réflexion approfondie sur le large éventail de rouges qu'offrait la carte, elle choisit un cabernet-sauvignon de la Napa Valley. Le verre de whisky de Tsukuru était encore à moitié plein. La glace avait fondu, des gouttes d'eau s'accrochaient aux parois, le sous-verre en apier était tout gonflé d'humidité."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch.4

Voyage avec un incolore (2) : interrupteur


"Il y avait un endroit spécial sur le corps de Tsukuru, dont il n'avait en général pas conscience, une toute petite zone extrêmement sensible. Quelque part dans son dos. Une partie tendre et délicate, le plus souvent couverte, cachée, invisible de l'extérieur, que sa main n'arrivait pas à atteindre. Mais parfois, quand il s'y attendait le moins, cette petite zone se réveillait comme si quelqu'un exerçait dessus une pression du doigt. Et cela induisait chez lui une réaction interne. Une substance particulière était secrétée à l'intérieur de son corps, se mélangeait à son sang et se diffusait partout, jusque dans ses moindres extrémités. La stimulation qu'il ressentait alors était à la fois d'ordre physique et psychologique.
Lors de cette première rencontre, il avait eu la sensation qu'un doigt anonyme avait clairement appuyé sur l'interrupteur."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch1

Voyage avec un incolore (1) : Jonas


"Néanmoins, pourquoi avait-il fallu qu'il se tienne si près de la mort, à la frôler, durant toute cette période ? Tsukuru ne parvenait pas vraiment à le comprendre? Et même s'il y avait eu un point de départ concret, pourquoi cette aspiration à la mort avait-elle eu une puissance si impétueuse et l'avait-elle enveloppé presque six mois durant ? Enveloppé - oui, c'était bien l'expression exacte. Tel le héros biblique qui avait été avalé par une gigantesque baleine et qui survivait dans son ventre, Tsukuru était tombé dans l'estomac de la mort, un vide stagnant et obscur dans lequel il avait passé des jours sans date."
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage, Murakami Haruki, ch1