31.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (56) :


"Cette musique s'attardait dans ma tête, comme le brouhaha des invités dans une salle de réception haute de plafond. Bientôt, le silence envahit toute la place, pénétrant les méandres de mon cerveau comme un insecte y déposant ses œufs."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 15 : L'étrange langage des signes de Canelle ; offrande de musique

30.1.13

Cent vues (71) : à contre-sens

Suidobashi Fuji, Hokusai


Chroniques de l'oiseau à ressort (55) : je les ai cherchés mais ne les ai pas trouvés



"Les joues dans la main, les coudes sur la table, Muscade me regardait parler.
-De quoi exactement veux-tu la sauver ? Et d'où dois-tu la ramener ?
Je cherchai des mots du côté du plafond, mais je n'en trouvai pas. Par terre non plus.
-De très loin, finis-je par dire."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 10 : L'attaque du zoo ou un massacre maladroit

29.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (54) : épices




"Elle se perdit dans une longue contemplation du poivrier et de la salière, puis releva brusquement la tête :
- Muscade, fit-elle.
- Muscade ?
- Oui, ça m'est venu comme ça. Tu n'auras qu'à m'appeler Muscade, si ça ne te dérange pas.
- Non, moi, ça ne me fait rien. Et votre fils, comment s'appelle-t-il ?
- Bâton de Cannelle. Dison Cannelle pour simplifier.
- Parsley, sage, rosemary and thyme ... chantonnai-je. "
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 8 : Cannelle et Muscade

28.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (53) : de l'usage d'un nom


"- Que veux-tu savoir d'autre ? demanda-t-elle tandis que nous mangions la salade, qui était vraiment très peu assaisonnée : on aurait pu compter les gouttes de vinaigrette.
- Votre nom, pour que je puisse vous appeler.
Elle était en train de grignoter un radis en silence, et une ride profonde apparut entre ses sourcils, comme si elle était tombée sur un goût amer inattendu.
- Pourquoi as-tu besoin de connaître mon nom ? Tu ne vas pas m'écrire de lettres que je sache. Un nom est une chose parfaitement inutile.
- Mais ça peut servir, par exemple, si je veux vous appeler et que je suis derrière vous.
Elle reposa sa fourchette, s'esuya posément les coins des lèvres.
- Tu as raison, dit-elle, je n'avais pas pensé à ça."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 8 : Cannelle et Muscade

27.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (52) : dans ses poches


"Mes poches ne contenaient rien que de très banal : mes clés, un mouchoir, mon porte-monnaie. Elle contempla le tout un moment avec fort peu d'intérêt, puis inspecta le contenu du porte-monnaie. Il devait contenir dans les cinq mille yens, plus une carte de téléphone, une carte bancaire et mon abonnement de piscine. Rien d'extraordinaire. Rien qu'on eut envie de mesurer, peser, palper, plonger dans l'eau ou examiner à la lumière par transparence. "
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 8 : Cannelle et Muscade

26.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (51) : errance de la réalité


"Ma propre réalité semblait m'avoir quitté pour entrer ici et là au hasard. Ce serait bien que la réalité arrive à me retrouver "
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 8 : Cannelle et Muscade

25.1.13

J'étais Shéérazade, serais-je Aladin ?

Génie, gentil génie, sors de la lampe qu'une main enfantine a déposé ici !

Chroniques de l'oiseau à ressort (50) : coiffure et cuisine


"Il y avait des plantes vertes un peu partout, et un haut-parleur diffusait à faible volume un solo de piano de Keith Jarrett. Apparemment, elle avait pris rendez-vous pour moi, car à peine fûmes-nous rentrés dans le salon qu'on me conduisit à une chaise. La femme entreprit de donner à un coiffeur longiligne qu'elle semblait connnaître des explications détaillées sur la coupe qu'elle voulait pour moi. Le type écoutait en hochant la tête, tout en me regardant comme si j'étais une branche de céleri dans une marmite, ou tout autre ingrédient d'un plat qu'il s'apprêtait à confectionner. Il ressemblait à Soljenitsine jeune."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 8 : Cannelle et Muscade

24.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (49) : la réalité dépasse la fiction


"La femme ne me donna pas un mot d'explication, et, de mon côté, je me contentai de lui obéir sans poser de questions. Cela me rappelait les films d'art et d'essai que j'allais voir quand j'étais étudiant, où rien de ce qui se passait n'était jamais expliqué. Toute explication logique risquait de porter atteinte au "réalisme" du film. C'était une façon de voir, une philosophie comme une autre. Mais pour moi, homme réel et non pas sur pellicule, c'était étrange de me trouver plongé dans ce monde-là."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 8 : Cannelle et Muscade

23.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (48) : épithète ou attribut ?




"Le jeune homme hocha la tête, sortit une enveloppe blanche de la poche intérieure de sa veste, la glissa dans la poche de mon blouson comme on glisse un adjectif approprié dans une phrase "
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 6 : Les chaussures neuves ; retour à la maison

22.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (47) : échappée




"Je n'avais pas eu non plus l'intention de dire ça, ma voix avait parlé sans me demander mon avis"
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 6 : Les chaussures neuves ; retour à la maison

21.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (46) : chut



"Il jeta un petit coup d'œil dans le couloir avant de refermer la porte. Toujours sans proférer un son, il plissa légèrement les yeux, avec une expression qui semblait signifier qu'il valait mieux éviter de faire du bruit, parce qu'il y avait une panthère noire particulièrement nerveuse assoupie pas très loin. (Ce qui n'était pas le cas, naturellement. C'est une façon de parler.)"
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 6 : Les chaussures neuves ; retour à la maison

20.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (45) : de l'habilité à faire les nœuds de cravate


"Un jeune homme m'ouvrit la porte. Avec ses traits réguliers sous des cheveux coupés court, c'était le plus bel homme que j'aie jamais rencontré. Mais ce qui attira mon regard, davantage encore que sa beauté, fut sa tenue vestimentaire : il portait une chemise d'un blanc éblouissant et une cravate vert foncé à petits motifs très chics, nouée d'une façon irréprochable. On aurait dit une gravure de mode sortie tout droit d'un magazine pour hommes. Je me demandais comment il avait fait pour réaliser un nœud de cravate aussi parfait. J'en aurais été bien incapable. S'agissait-il d'un don inné, ou était-ce simplement le résultat d'un entraînement intensif ?"
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 6 : Les chaussures neuves ; retour à la maison

19.1.13

Cent vues (70) : à dada sur mon Fuji

Matagi Fuji, Hokusai
Chevaucher le Fuji, cela est dit dans le titre en japonais, façon humour Hokusai

Chroniques de l'oiseau à ressort (44) : les couleurs des vieux rêves


"Un immeuble quelconque, ni petit ni grand, ni vieux ni récent, ni somptueux ni minable, banal en somme. Le rez-de-chaussée était occupé par une agence de voyages, on pouvait voir dans la vitrine des affiches représentant le port de Mykonos, et des tramways descendant les rues en pente de San Francisco. Les posters avaient des couleurs aussi défraîchies qu'un rêve remontant à plusieurs mois."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 6 : Les chaussures neuves ; retour à la maison

18.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (43) : froid


"L'hiver était froid, mais il m''arrivait parfois d'oublier d'allumer le poêle parce que je n'arrivais pas à distinguer le froid réel de mon froid intérieur."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 1 : Le point de vue de May Kasahara

17.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (42) : ce qui se conçoit bien s'énonce clairement ?


"Il faudrait sans doute que je commence à t'expliquer où je suis et ce que je fais en ce moment, mais ce n'est pas facile. Non pas que je sois dans une position particulièrement délicate, au contraire même, c'est plutôt simple. Les circonstances qui m'ont amenées ici ne sont pas très compliquées non plus. Il suffit de prendre une règle et un crayon et de tracer une ligne d'un point à un autre. Mais - car il y a un mais- dès que j'essaie de tout t'expliquer depuis le début, aucun mot ne me vient. L'intérieur de mon esprit est aussi blanc qu'un lapin un jour de neige. Il y a des cas où ce n'est pas facile d'expliquer simplement des choses simples. Je m'en suis rendu compte tout récemment, après avoir gâché quelques feuilles de papier à lettres. Cette découverte a été pour moi équivalente à celle de l'Amérique pour Christophe Colomb."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 1 : Le point de vue de May Kasahara

16.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (41) : pour Anne, chansons de piscine ...


"Tous en les écoutant d'une oreille distraite, je fis lentement plusieurs longueurs dans le bassin de vingt-cinq mètres."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 2e partie l'oiseau prophète, ch. 18 : Message de Crète ; ce qui est tombé du bord du monde ; les bonnes nouvelles sont annoncées à mi-voix

15.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (40)



"Dans ce petit monde du pressing, il n'y avait pas de place pour le changement. Pas de mode, pas d'évolution ici. Ni d'avant-garde, ni arrière-garde. Pas de progression, ni de régression. Pas d'éloges, pas d'injures. Rien n'apparaissait ni ne disparaissait."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 2e partie l'oiseau prophète, ch. 18 : Message de Crète ; ce qui est tombé du bord du monde ; les bonnes nouvelles sont annoncées à mi-voix

14.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (39)



"Comme vous le savez, monsieur Okada, nous sommes ici dans un monde sanglant et violent. Si on ne devient pas fort, on ne peut survivre. Mais en même temps, il est important de rester calme, l'oreille aux aguets, afin de ne pas laisser échapper le moindre bruit. Vous comprenez ? Les bonnes nouvelles sont souvent annoncées à mi-voix. Rappelez-vous cela."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 2e partie l'oiseau prophète, ch. 18 : Message de Crète ; ce qui est tombé du bord du monde ; les bonnes nouvelles sont annoncées à mi-voix

13.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (38) : Crète


"C'est dans cette île que Katzansaki a situé l'histoire de son roman Zorba le Grec. "
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 2e partie l'oiseau prophète, ch. 15 : Le nom adéquat ; brûlées à l'huile de salade un matin d'été ; une métaphore incorrecte.

12.1.13

Cent vues (69) : un couple hérautique

Akatsuki no Fuji, Hokusai


Oyez bonne gens le courrier  est en marche, et le sol nous rappelle à l'année du serpent.

Chroniques de l'oiseau à ressort (37) : feu

"Après son départ, je passai l'aspirateur sur le plancher qui en avait bien besoin et remplis la machine à laver du linge sale accumulé. Puis je commençai à ouvrir les tiroirs de mon bureau, et à en vider le contenu dans une boîte en carton. J'avais l'intention de sélectionner là-dedans ce qui était indispensable, et de brûler tout le reste, mais, en réalité, il n'y avait rien d'indispensable ! Ce n'étaient pour la plupart que des choses inutiles : un vieux journal intime, des lettres auxquelles je n'avais pas touché depuis une éternité malgré mon intention d'y répondre, un vieux cahier rempli de notes sur des projets quelconques, un carnet d'adresses où s'alignaient des noms de gens qui avaient traversé ma vie, des coupures de journaux et de magazines toutes jaunies, une carte d'adhérent à la piscine périmée, le mode d'emploi et la garantie du magnétophone, une demi-douzaine de stylos et de crayons usagés, une feuille de mémo avec un numéro de téléphone (je ne savais plus du tout, à présent, de qui il s'agissait). Je décidai de brûler aussi l'ensemble des vieilles lettres conservées dans une boîte rangée dans un placard. Près de la moitié étaient de Kumiko. Nous en avions échangé beaucoup avant notre mariage. Les enveloppes portaient des lignes de caractères tracés de son écriture soignée et minutieuse. Elle n'avait pas changé en sept ans. Jusqu'à la couleur de l'encre qui était la même.
J'emportai la boîte en carton dans le jardin, l'arrosai copieusement d'huile de salade, avant d'y mettre le feu à l'aide d'une allumette. La boîte s'enflamma facilement, mais il fallut plus de temps que je ne l'imaginais pour que tout soit réduit en cendres. C'était un jour sans vent. La fumée blanche s'élevait directement dans le ciel d'été. On aurait dit qu'un arbre immense se dressait jusqu'au-dessus des nuages, comme dans le conte Jack et le Haricot. Si je grimpais au sommet de cet arbre, j'atteindrais peut-être le petit monde où s'était rassemblé tout mon passé qui vivait là-haut agréablement. Je regardai la direction prise par cette fumée, transpirant à grosses gouttes, assis sur une pierre du jardin. La teinte du ciel matinal promettait un après-midi plus chaud encore. Mon tee-shirt me collait à la peau. Dans les vieux romans russes, les lettres sont généralement brûlées dans une cheminée, un soir d'hiver. Et non pas à l'huile de salade dans un jardin, un matin d'été. Mais dans notre monde à nous, d'un méchant réalisme, il arrive que, couvert de sueur, on brûle des lettres un matin d'été. Sur Terre, on ne peut pas se montrer difficile sur le choix de la saison et du reste. Il est parfois impossible d'attendre jusqu'à l'hiver."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 2e partie l'oiseau prophète, ch. 15 : Le nom adéquat ; brûlées à l'huile de salade un matin d'été ; une métaphore incorrecte.

11.1.13

Mes notes de chevet (101) : Landes

"Naturellement, je citerai la lande de Saga"
Notes de Chevet, Sei Shônagon

mes notes de chevet :
Naturellement, je citerai mes Landes. Une biche qui traverse le jardin à l'aube. Un bébé émerveillé par les feuilles de platane dans le soleil. Le son lointain du cor à travers les arbres. L'immensité de la forêt sans aucune fantaisie de détail. L'horizon des dunes. La barge sur le canal d'eau salé. La maison longue et sombre au cœur de l'été. Le kayak qui glisse sur l'Eyre sans faire fuir le daim. Les fougères sortant du sable sous les pins. La rumeur dont on ne sait si elle est de vent ou d'océan.

Chroniques de l'oiseau à ressort (36) : rouille


"Mes facultés de réflexion étaient au plus bas, à cause peut-être de cette longue période où je m'étais trop concentré pour réfléchir, au fond du puits sombre. Si j'essayais de penser sérieusement à quelque chose, chaque muscle et chaque nerf de mon corps me semblaient grincer. J'étais devenu comme l'homme en fer-blanc rouillé et mal huilé, dans le magicien d'Oz. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch. 12, Ce que j'ai découvert en me rasant ; et à mon réveil

10.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (35) : acquiescement


"
"(...) Si je me suis permis de vous poser une question aussi indiscrète, c'est tout simplement parce que j'avais peur que quelque malheur vous soit arrivé ces derniers jours."
J'acquiesçai d'un mot, d'une voix tellement basse que cela ne ressemblait pas à une réponse, mais plutôt au halètement d'un animal aquatique qui a respiré de travers."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch. 12, Ce que j'ai découvert en me rasant ; et à mon réveil

9.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (34) : oiseau prophète


"Cet air m'était familier, et pourtant je n'arrivais pas à me souvenir du titre. A la fin de l'interprétation, la présentatrice annonça qu'il s'agissait de L'Oiseau prophète, le septième morceau pour piano de Scènes de la forêt. J'imaginai Kumiko tortillant des fesses sous le corps de cet homme, plantant ses ongles dans son dos, bavant sur le drap. La présentatrice expliquait qu'il y avait dans la forêt un mystérieux oiseau prophète, et que Schumann avait créé cette scène sur le mode fantastique."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch. 11, Douloureuse sensation de faim ; la longue lettre de Kumiko ; l'oiseau prophète

8.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (33) : sérénade


Je bus une nouvelle bière fraîche. Puis mangeai de la salade de pommes de terre. L'envie me prit d'écouter de la musique. J'allumai la radio FM et réglai à bas volume une émission de musique classique.
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch. 11, Douloureuse sensation de faim ; la longue lettre de Kumiko ; l'oiseau prophète

7.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (32) : la pie encore



Il ne se retourna pas une seule fois. Le menton pointé en avant, il avançait à pas réguliers, droit devant lui, vers je ne sais où. De temps en temps, il sifflait quelques notes.
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch. 8, La racine du désir ; à travers le mur, dans la chambre 208.

6.1.13

Dernier dimanche de vacances

Suivre l'adage du principe annuel.
En profitant des vacances jusqu'au bout :

avec une belle ballade (destination décidée de façon impromptue...)
du réconfort à l'arrivée 




une clôture du jour des plus belles:


et une galette dans le four ...

Chroniques de l'oiseau à ressort (31) : fragrance


"Je me rendis dans la salle de bains, pris dans le tiroir le flacon de Christian Dior offert par un inconnu, et le débouchai. Le parfum que je respirai était bien celui qui se dégageait de derrière les oreilles de Kumiko le matin de son départ. Je vidai lentement le flacon dans le lavabo et un parfum de fleurs se répandit dans toute la salle de bains (je n'arrivais absolument pas à me souvenir du nom de cette fleur) comme s'il réveillait brutalement ma mémoire. Au milieu de ces puissantes effluves, je me lavai la figure et les dents."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.4, Perte de la grâce divine ; prostituée de la conscience.

5.1.13

Cent vues (68) : amitiés entre les peuples

Raicho no Fuji, Hokusai
Un bon signe pour commencer l'année : Pucca en visite au Fuji

Chroniques de l'oiseau à ressort (30) : penderie


"Longuement, je regardai ses robes, jupes et chemisiers dans le placard. Ces vêtements étaient autant d'ombres laissées derrière elle. Des ombres qui avaient perdu leur maîtresse, suspendues ici, sans force."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.4, Perte de la grâce divine ; prostituée de la conscience.

4.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (29) : fin d'entretien


"(...)Vous devrez gagner la victoire avec vos propres forces, avec vos propres mains.
- Comme dans le Royaume sauvage, dis-je avec un sourire. Quand on vous frappe, vous frappez en retour.
- C'est cela, dit Malta Kano. Exactement. 
Et comme pour recueillir les affaires d'un défunt, elle prit doucement son sac à main, et ajusta son chapeau rouge en plastique. Chaque fois qu'elle mettait ce chapeau, on avait étrangement la sensation palpable qu'une unité de temps était arrivée à son terme. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.3, Noboru Wataya raconte; l'histoire des singes de l'île banale.

3.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (28) : vaines bulles


"Elle avait commandé une sorte de boisson gazeuse, mais n'y avait pas touché. Le liquide semblait s'ennuyer dans ce grand verre, ne trouvant rien de mieux à faire que des bulles. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.3, Noboru Wataya raconte; l'histoire des singes de l'île banale.

2.1.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (27) : silence et téléphone


"
(...) Mais je n'ai pas très envie d'en parler pour le moment. Il y a des choses, tu sais, qui deviennent fausses dès qu'on en parle. Tu comprends ça, Oiseau-à-ressort ?
- Je crois que oui, répondis-je.
Puis je jetai soudain un œil sur le téléphone du salon. Il reposait sur le bureau enveloppé dans un voile de silence. Semblable à un être vivant tapi au fond de la mer, qui guettait sa proie en faisant le mort. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.2, Pas une seule bonne nouvelle dans ce chapitre.

1.1.13

Bonne Année 2013

Mon vœu : Simplicité


Chroniques de l'oiseau à ressort (26) : glaçons


"Elle me tendit un grand verre rempli de glaçons, qui s'entrechoquèrent quand je le pris dans la main. Ce bruit me sembla parvenir d'un monde très lointain. Plusieurs portes le reliaient à celui où je me trouvais. Et comme toutes ces portes étaient ouvertes par hasard à ce moment précis, ce bruit avait atteint mes oreilles. Mais c'est juste temporaire. Qu'une seule de ces portes fut fermée, et le bruit ne me parviendrait plus. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.2, Pas une seule bonne nouvelle dans ce chapitre.