27.12.11

Mystères ordinaires : les santons


Quand j'étais petite, mon papa me chantait cette chanson. Il avait fait lui-même la crèche familiale : la grotte en rocher de papier, le moulin, le petit pont.
Olivier, toi aussi tes santons dorment dans leur boîte de carton depuis que tu es parti. Vous me manquez.



LE NOËL DES PETITS SANTONS (René Sarvil / Henri Ackermans) (1935) Tino Rossi  
Dans une boite en carton 
Sommeillent les petits santons
Le berger... le rémouleur 
Et l'Enfant Jésus rédempteur 
Le Ravi qui le suit 
Est toujours ravi 
Les moutons 
En coton 
Sont serrés au fond 


Un soir alors 
Parait l'étoile d'or 


Et tous les petits santons 
Quittent la boite de carton  


{Refrain:} Naïvement 
Dévotement 
Ils vont à Dieu 
Porter leurs vœux
Et leur chant 
Est touchant 
Noël, joyeux Noël, 
Noël joyeux de la Provence 
Le berger comme autrefois 
Montre le chemin aux trois Rois 
Et ces Rois ont pour suivants 
Des chameaux chargés de présents 
Leurs manteaux 
Sont très beaux 
Dorés au pinceau 
Et ils ont 
Le menton 
Noirci au charbon 
De grand matin 
J'ai vu passer leur train, 
Ils traînaient leurs pauvres pieds 
Sur les gros rochers de papiers


{au Refrain}  


Dans l'étable de bois blanc
Il est là le divin Enfant 
Entre le bœuf au poil roux 
Et le petit âne à l'œil doux 
Et l'enfant
Vagissant 
Murmure en dormant : 
"Les jaloux
Sont des fous
Humains, aimez-vous "
Mais, au matin
Joyeux Noël prend fin 
Alors les petits santons 
Regagnent la boite en carton  
Naïvement 
Dévotement 
Ils dormiront 
Dans du coton 
En rêvant 
Du doux chant 
Noël, joyeux Noël,
Noël joyeux de la Provence. 


Dormez chers petit santons 
Dans votre boite en carton
Noël, Noël, Noël.

26.12.11

Mes notes de chevet : 77. Occasions dans lesquelles les choses sans valeur prennent de l'importance

"Les dames qui escortent, à cheval, l'Empereur quand il sort de son palais."
Sei Shônagon, Notes de Chevet
Mes notes de chevet :
Il existe deux sortes de vélos bleus. Les vieux, avec leur changement de vitesse en métal, et les récents où la mollette, plus fiable, est en plastique. Depuis quelque temps, un homme a du faire un de ces paris stupides, ces paris stupides que l'on fait parfois à soi-même, pour se prouver quelque chose, une misère, et que la plupart du temps on abandonne tant les enjeux sont dérisoires. Mais celui-là n'abandonne pas, c'est un têtu. Et chaque jour il bat son propre record, et grignote, doucement mais sûrement, le parc vélocipédique : opère-t-il à coup de marteau, à coup de pied, je ne le sais, mais son geste est remarquablement efficace : disloquer la coque protectrice du levier de vitesse plastique des vélos bleus. Peu à peu, la proportion augmente, régulièrement. C'était un de temps en temps, puis de plus en plus souvent. Maintenant, on ne trouve quasiment aucun vélo récent en état, sauf les neufs, ou garés dans des lieux trop voyants. 
Oui, vraiment, c'est peu de choses. Juste un petit retard de transport, qui fait changer pour un vieux modèle, changer de station, remettre une balade. Rien de vital pour moi. Je ne sais pourquoi, j'y vois pourtant le symbole de notre monde, le glissement du quotidien vers le côté obscur de la force, son grignotage.
Bien sûr, il n'y a aucune trace des gens qui comme moi, remontent un vélo tombé, qui  téléphonent pour signaler un vélo égaré,  qui garent un vélo errant. Il y en a certainement beaucoup, de ces usagers de ce véhicule dérisoire, un peu brinquebalant, dont l'usage limité est gratuit. Ainsi va le monde, les trains qui partent à l'heure n'intéressent personne. Et l'on contemple fasciné l'agonie des déraillements.

23.12.11

Crèches du Vieux Nice : tout se perd ma pauv'dame

Place Rossetti, deux crèches.
Dehors, la crèche municipale genre Carnaval

dedans, la crèche H&M antivol (c'est sûr que cette année on ne risque pas de la leur voler). Quelle crèche pour une cathédrale
 :-(

Au Gesu, les Rois Mages sont déjà arrivés.

A Sainte Rita, elle n'est pas encore installée.

Finalement le Privé sauve la mise : jolis petits santons et fontaine en chocolat chez le pâtissier Auer.

Peut-être est-ce pour cela que l'église voisine, St Vincent de Paule, a une jolie crèche, simple et fraîche.
Ouf !

22.12.11

Les petites lumières du monde


Dans les traditions juives, c'est la fête de Hanoucah que je préfère.
Fête liées à tant de petits souvenirs, tant de tous petits bonheurs nombreux :  recherche des petits cadeaux pour ma fille, un chaque soir, distribution à la lueur des petites flammes, ou bien regroupée jour par jour dans de petits paquets numérotés, comme un calendrier de l'avent, quand nous étions séparées;  soirées à entrées multiples, avec toutes sortes de gens, réunis autour des flammes qu'ils veulent voir croître.
Cette année ne faillit pas à la tradition. Les ténèbres paraissent plus épaisses, dans un monde où les petits cadeaux quotidiens ont disparu et où l'absence est véhémente. Les petites flammes éclairent un autre lieu. Mais la toute première lumière du premier soir ne fut pas plus faible, portée par des gens simples et bons qui perdent encore leur temps à l'étude de vieux textes désuets et d'une absurdité aussi complexe qu'apparente, et à chanter de vieux cantiques qui ont du bien surprendre mes voisins en une ferveur naïve mais bien réelle.. Chaque soir, une petite flamme de plus, brille pour de précieux invités se succédant comme les santons de la crèche, partageant avec moi la toute petite croissance de la lumière dans la grande nuit de l'hiver.

21.12.11

Fuji, cent vues (37) : mais où est passé le mont Fuji ?

Uneri Fuji, de Hokusai
Mais où est-il passé ? Lecteurs avisés de mon blog, vous devriez bien le trouver tous seuls...

17.12.11

Mystères ordinaires : cure de végétaux


En ce premier matin de vacances de Noël, en l'absence de tous ces mini-bisoux du matin, avec le retour imposé à la vie familiale à la veille des fêtes, la vacuité que crée le "pas d'école" céda sur le seuil de la cuisine : une étoile de Noël de l'année dernière, camouflée par ses non-feilles rouges, survivante à la canicule et au chauffage central, le pot de lentilles de l'école et celui de la maison s'élevant comme jamais vers la moindre lueur, me prouvent que, finalement, l'espoir peut être permis.

11.12.11

En attendant l'assaut adverse

"Le commandant convoqua ses hommes dans le bunker qui abritait le PC de commandement. Ilan s'assit par terre dans un coin(...)Les officiers et les soldats s'affalèrent le long des murs en évitant de se regarder. Maintenant que l'épaisse poussière avait été dispersée à grande eau, l'air charriait d'effroyables relents d'excréments, le sédiment tangible de la peur. Recroquevillé près d'Ilan, les yeux clos, un jeune homme aux joues lisses et veloutées, ne paraissant guère avoir plus de quinze ans, marmonnait dévotement, à toute vitesse, des paroles inintelligibles. Ilan lui effleura la jambe et lui demanda de prier pour lui. Il ne priait pas, il n'était absolument pas religieux, il récitait des équations chimiques, rétorqua le gamin sans ouvrir les yeux. Il avait trouvé ce moyen pour déstresser avant le bac, ça marchait à tous les coups. Pourrait-il alors dire des équations pour lui ? demanda Ilan."
Une femme fuyant l'annonce, David Grossman, p578-579

Mes notes de chevet : 74. Choses dont le nom est effrayant

"La pluie soudaine. Le fraisier-serpent. L'âme d'une personne vivante qui vient vous tourmenter. L'igname du diable. La fougère du démon. La ronce.Le citronnier épineux."
Sei Shônagon. Notes de chevet


estampe d'Hokusai

Mes notes de chevet :
acide chlorhydrique, ulcère variqueux, chimiothérapie, peste bubonique, séparation de corps, évaluation sommative  ( et même formatrice a dit Anne) .

6.12.11

Fuji, cent vues (36) : dragon

Toryu no Fuji, Hokusai
Dragon, joli dragon, viens monter la garde devant ma maison, y a du boulot en ce moment !

5.12.11

Serendipity : elle est pas belle la vie ?

Il y a des jours, quand rien n'est simple ni ne va de soi, que l'humeur s'obscurcit, que la vue se rétrécit, où tout d'un coup le quotidien vous lance un grand clin d'œil : le hasard devient serendipity, et on sourit, émerveillé, devant l'harmonie des couleurs, entre une photo ô combien précieuse et  des bijoux déposés là en vrac, faits de pacotille et de beaucoup d'amour enfantin ...


Mon quartier (56) : la saison des cadeaux

Pourrait-on les décrocher pour voir ce qu'il y a dedans ?