31.5.10

Le son de chez moi, 30 : contre-sommet franco-africain


Juste derrière chez moi ! J'aurais pu du balcon mais je n'avais pas retrouvé l'appareil...

30.5.10

Jeunes silences

de Montedidio de Erri de Luca

p111 :
" Les grands sont pris par leurs soucis et nous, nous restons dans les maisons sourdes qui n'entendent plus un seul bruit. Nous n'entendons que le nôtre et il fait un peu peur. "


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29.5.10

ils traînaient la mer à terre

de Montedidio de Erri de Luca

p88 :
"Sur la promenade du bord de mer le long de la villa communale, nous passions à l'heure où les pêcheurs tiraient à terre les deux bouts de câble du grand filet. Il y avait six hommes à chaque bout, ils tiraient d'un coup tous ensemble, le plus vieux leur donnait le signal. Le câble tournait sur leurs épaules, les pieds croisés, ils poussaient de tout leur corps, ils traînaient la mer à terre."


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28.5.10

Les derniers mots du soir

De Montedidio, de Erri De Luca

p81 :
"Je dis encore mes prières. Dans le débarras où je dors il n'y a pas de fenêtre et pendant que je pris mon Ange Gardien, il me semble être aux lavoirs, là-haut, avec tout un ciel bien dégagé pour plafond. Je ne crois pas que c'est de la foi, je le fais par habitude, pour ne pas effacer les derniers mots du soir. Rafaniello dit qu'à force d'insister,Dieu est contraint d'exister, à force de prières son oreille se forme, à force de larmes, ses yeux voient, à force de gaieté son sourire point. Et je pense : comme le boumeran. A force d'exercices le lancer se prépare, mais la foi peut-elle venir d'un entraînement ? Je répète ses mots en les mettant par écrit, plus tard peut-être je les comprendrai. "

27.5.10

Je suis là, moi

de Montedidio, de Erri De Luca

p64 :
"... maintenant elle ne veut plus parce que je suis là moi. Je suis là moi : en même temps, je deviens important. Jusqu'ici, présent ou pas, ça ne changeait rien. Maria dit que je suis bien là moi et voilà que je m'aperçois moi aussi que j'existe. Je me pose la question : je ne pouvais pas m'en apercevoir tout seul que j'existais ? Il semble que non. Il semble que ce doit être quelqu'un d'autre qui le signale. "


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Mes notes de chevet, 27. Bestioles

 


« Le criquet à sonnettes, le criquet des pins, la sauterellle tisserande, le grillon (...) la libellule, la luciole.
La fourmi est laide, mais elle est si légère qu’il est bien joli de la voir marcher, rapide, sur la surface de l’eau. »
Notes de Chevet, Sei Shônagon

Mes notes de chevet : L’été au Japon, j’ai découvert un nouveau brouhaha de cigales. Très différent de celui de Grèce, assourdissant mais fait d’un seul son répété à l’envi.
Non un niveau maximum, mais des stridulations différentes, allant des basses profondes aux sons les plus étranges. L’un notamment, genre corde métallique maléfique. Je déteste être seule au milieu de ce bruit : j’avoue, tout simplement, j’ai peur...

24.5.10

Changer d'ange ?

"Chacun de nous vit avec un ange(...) et les anges ne voyagent pas, si tu pars, tu le perds, tu dois en rencontrer un autre. "
Montedidio, Eri de Luca


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Alex Beaupain "A la mer" aux Trois Baudets (Paris)



Rapatrié de J'ai aimé, une découverte faite il y a quelque temps...

Echos de la vraie vie, grande mélancolie mais... j'adore...

Petite citation qui traînait ailleurs et qui va traîner maintenant ici...( 2)

autrefois aussi sur J'ai aimé
"J'aimerais pouvoir me relire. L'obscurité dévore les mots. Ma main poursuit cependant son mouvement, comme une danseuse un peu folle, ou un peu ivre, qui ne se rend pas compte que la musique s'est arrêtée. Si j'écrivais d'autres mots, un autre texte, le mouvement de ma main serait différent, elle exécuterait une autre danse. Ce sont les mots qui lui tiennent lieu de musique."
Avant, Vassilis Alexakis, p. 29.

Petite citation qui traînait ailleurs et qui va traîner maintenant ici...

anciennement sur "J'ai aimé"

"Je ne sais trop comment dire, mais son sourire donne un sentiment de perfection. Il me fait penser à une petite flaque de soleil, qui apparaîtrait au fond d'un endroit secret. Une flaque de soleil avec une forme particulière."
Kafka sur le rivage, Haruki Murakami, p53

13.5.10

Pause café

Où j'ai appris que je suis fan de cannellino liquide mais définitivement pas de cannellino solide

Tapis rouge

Plateau spécial pour l'inauguration du Festival de Cannes-Canal + par un grand cuisinier japonais. Clip Tim Burton parfait. Je déconseille absolument Robin des Bois, une vraie daube (indigeste avec la cuisine japonaise).

11.5.10

Senteurs

"Les Arabes ont un sens aigu de cette pureté qui naît de la raréfaction. Je m'en avisais pour la première fois, voici des années, un jour où nous avions chevauché très loin par les plaines mouvantes du Nord de la Syrie jusqu'à une ruine de la période romaine. C'étaient, dirent mes compagnons, les restes d'un palais bâti dans le désert pour une reine par son époux, seigneur de la région limitrophe. Ils ajoutèrent que l'argile de cette construction avait été, pour plus de richesse, pétrie non pas avec de l'eau, mais avec de précieuses essences de fleurs. Reniflant l'air comme des chiens, mes guides me conduisaient de salle croulante en salle croulante disant : "voici le jasmin, voici la violette, voici la rose."
A la fin Dahoum m'entraîna : "venez sentir le parfum le plus doux"; nous entrâmes dans le corps du logis, et là, dans l'embrasure des fenêtres béantes sur sa façade orientale, nous pûmes aspirer à pleine bouche le souffle sans effort ni tourbillon qui palpitait en frôlant les murailles. Il était né, ce souffle vide du désert, quelque part au delà du lointain Euphrate; et pendant des jours et des nuits, il s'était traîné sur une herbe morte : rencontrant son premier obstacle en ce palais ruiné élevé par la main des hommes, il paraissait s'attarder alentour avec de puérils murmures. "Voilà bien le meilleur parfum, dirent mes guides : il n'a pas de goût."
T.E. Lawrence, in Les sept piliers de la sagesse

Shaï-Hulud

"Il y a aussi dans le fleuve Indus un ver qui ressemble assez de forme au ver du figuier. Il a environ sept coudées de long. Il est si gros qu'un enfant de dix ans aurait peine à le prendre dans ses bras. Ce ver n'a que deux dents, mais tout ce qu'il parvient à saisir avec, il le dévore. Il passe ses journées dans la vase du fleuve, sort la nuit, et se jette sur tout ce qu'il rencontre : bœuf, chameau...Il le mord, l'entraîne dans le fleuve, et n'en fait qu'une bouchée. On l'attrape avec un grand hameçon auquel on accroche un agneau ou un chevreau. Une fois pris, le ver est suspendu pendant trente jours au dessus de récipients en terre, et il distille pendant ce temps une huile très visqueuse qui remplit au moins dix bonnes jarres. Après quoi, on jette l'animal, on scelle les jarres, et on les porte au roi. Personne d'autre que lui n'a le droit d'avoir cette huile. Elle enflamme tout ce qu'elle touche, bois ou chair."
Récits indien de Ctésias de Cnide, in En cheminant avec Hérodote, Jacques Lacarrière.

Mes notes de chevet, 26. Choses élégantes

 


« Sur un gilet violet clair, une veste blanche. Les oeufs des canards. Dans un bol de métal neuf, on a mis du sirop de liane. Un rosaire en cristal de roche. De la neige tombée sur les fleurs des glycines et des pruniers. Un très joli bébé qui mange des fraises »
Sei Shônagon, Notes de chevet.
Mes notes de chevet :
La robe déclinée de Maggie Cheung dans In the mood for love,
surtout celle avec la jonquille.
Un chocolat noir sur une tasse à expresso blanche.
Des pivoines dans un vase bleu
Des carpes koi dans un bassin
L’amant dans le film de Jean-Jacques Annaud
Mon homme dans un tee-shirt noir.

2.5.10

Mes notes de chevet, 25. Oiseaux

 


« De la grue, j’aurais trop à dire. Cependant, il est vraiment splendide que sa voix monte par delà les nuages, et cela, je ne puis le taire »
Sei Shônagon, Notes de chevet

Mes notes de chevet :Je n’ai jamais vu de grues sauvages. Mais je les ai entendues. En grand nombre.
C’était en Dordogne, une nuit de printemps. Nous avions attendu la nuit avec un télescope, mais la brume légère ne semblait pas vouloir se lever. Tout d’un coup, des cris par centaines, tout près, très bas, mais on ne voyait rien. Les grues en migration passaient tout près de nous, invisibles, inexorablement, pendant de longues minutes. Puis le silence de la nuit, de nouveau, mais pas comme avant.