31.1.10

Olivier, in memoriam

"On s'aperçoit qu'on devient désert quand quelqu'un que l'on aime meurt. Qu'on n'a pas d'autre sens que d'être habité par des gens dont la présence nous réjouit ou dont le seul nom nous éclaire. Et quand ces présences s'éteignent, que les noms s'effacent, il y a un moment étrange et pénible où l'on devient à soi-même comme une maison vidée de ses habitants. On n'est propriétaire de rien au bout du compte."
Christian Bobin, dans une interview du Monde des Religions, n°25

30.1.10

Mes notes de chevet, 18. Choses qui font battre le cœur



« ... Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d’encens.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Un bel homme, arrêtant sa voiture, demande qu’on lui indique le chemin.
... Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison. »
Notes de chevet, Sei Shônagon

photo Luciole sur Flickr

Mes notes de chevet :
Beaux hommes égarés, vous pouvez également compter sur moi. Je suis toujours troublée, et complice, de cette jeune femme, devenue une amie, qui vivait au Xe siècle et dont je partage la plupart des émotions.

24.1.10

Ma première journée en Orient , 2

Dans chaque paire de socques japonaise, l'une des deux fait, en marchant, un bruit légèrement différent de l'autre, de même que "kring" est légèrement différent de "krang". De sorte que l'écho des pas d'un marcheur a un rythme alterné de tons. Sur le trottoir d'une gare, par exemple, le son acquiert une sonorité immense. Et la foule se met parfois inconsciemment à marcher au pas, d'où résulte le plus drôle des sons traînants de bois imaginable.
Lafkadio Hearn, Ma première journée en Orient , fin du chapitre 5

Ma première journée en Orient , 1


Ueno la nuit
Mise en ligne par Melissa Likos
"Enfin, tandis que vous songez encore au mystère des choses, vous aurez, comme une révélation, la certitude que la plus grande partie du pittoresque stupéfiant des rues japonaises dépend simplement de la profusion des caractères chinois et japonais blancs, noirs, bleus et or, qui décorent toute chose, jusqu'aux surfaces des chambranles des portes et des écrans de papier. Peut-être alors, pour un moment, vous imaginerez-vous l'effet de caractères anglais substitués à ces caractères magiques; et cette idée suffira à donner un choc brutal à votre sentiment esthétique, et vous deviendrez, comme je l'ai fait, un ennemi du romaji-Kai, société fondée dans le vilain but utilitaire d'introduire l'usage des caractères romains dans l'écriture japonaise."
Lafkadio Hearn, Ma première journée en Orient, fin du ch 1

Le paradis des chats



Mise en ligne par lu.ciole
Olivier s'en est allé rejoindre son chat, un chat roux comme celui là. Olivier le bien nommé est parti de chez lui comme il l'avait voulu. Les étoiles ont maintenant perdu leur nom que je ne saurai plus, lui qui était ma carte du ciel et mon dictionnaire de leur éthymologie arabe. C'était le seul homme qui avait réussi à me donner la gueule de bois, au champagne. J'ai peur de perdre sa voix, qui sonne encore dans ma tête, et je ne sais comment faire, sinon la pleurer avec tout le reste, ce qu'il n'aurait pas aimé du tout. Je te demande pardon Olivier, je prendrai soin de Grande Sœur et dès que nous en aurons le courage nous retrinquerons, Lehaim !

20.1.10

Mes notes de chevet, 17. Choses détestables




« En frottant le bâton d’encre de Chine sur la pierre de l’écritoire, on rencontre un cheveu qui s’y est introduit. Ou encore un petit caillou était caché dans ce bâton d’encre, et il grince “gishi-gishi” »
Sei Shônagon, Notes de chevet
Mes notes de chevet :
Tout ce que le FBI pourra trouver dans les interstices de mon clavier : des poils de mon chien, des miettes de brioche, des poussières de Grèce, du pollen de narcisse, de la poudre de curry ...

14.1.10

Des agrafes

"
"Les agrafes ont sauté, dit-elle soudain, comme si elle parlait toute seule.
-Les agrafes ?
-Oui. Les agrafes qui nous reliaient tous les trois sont parties. C'est irrémédiable."
Je me demandais quel bruit cela pouvait bien faire quand les agrafes d'une famille sautaient. Un petit chuintement comme quand on extrait le noyau d'un fruit ? Ou alors une explosion semblable à celles qui se produisent au cours de réactions chimiques ?  "
La piscine, Yôko Ogawa 

3.1.10

Si Manek était mort Mathilde le saurait...

J'ai revu le film de Jeunet ce soir, Un long dimanche de fiançailles, et  j'ai pleuré tout le long, comme la première fois.
Je me souviens quand j'ai découvert le roman de Sébastien Japrisot. C'était une chaude, très chaude journée d'été. Au matin, j'avais commencé à nous lire à haute voix, et je n'ai cessé qu'à la nuit, quasi aphone et la dernière page achevée. Par la fenêtre, on voyait la silhouette lointaine du Mont Athos, tout au moins le matin et le soir, quand la brume n'était pas trop forte. Mon père était certainement déjà mort et déjà enterré, et je ne le savais pas encore, sauf que j'avais rêvé de lui, étrangement, le jour où c'était arrivé. Je me souviens de la grande chambre nue, et des draps blancs du lit où je lisais, certainement trop petits comme toujours en Grèce. Je me souviens de mon inquiétude quand le film est sorti, car je n'avais guère aimé Alien. Mais non, c'était bien, tout pareil à cette longue journée grecque.

Exercices d'écriture


Certains commencent l'année au champagne, d'autres à l'eau gazeuse, d'autres devant la télé, d'autres sur le place Masséna, d'autres en brûlant des voitures. D'autres choisissent d'écrire sur le mur arrière de mon école. Je ne sais à qui est destiné ce message, j'ai beau chercher.... je ne suis pas assez célèbre pour mériter une telle dédicace. Peut-être l'assemblée des copropriétaires responsables de la nouvelle barrière qui ferme depuis  peu le chemin à son extrémité...Ou simplement rien, histoire d'essayer la bombe ce sont les mots qui  sont venus. A partir de demain, le chemin sera moins désert avec la petite cohorte des enfants se rendant à l'école; ils ne vont pas manquer de demander des explications ; le petit écureuil qui passe tout le temps sur le fil du pylône va en entendre de toutes sortes sans doute ; c'est bien la première fois que je suis bien contente de ne pas être un écureuil.

2.1.10

L'année égoïste, 3


et un bon massage d'une heure, un ! Et avec ça dans un institut, huile tiédie au chauffe-biberon ! Eh oui, c'est comme ça Petit Page ! ;-)