29.3.09

Hokusai et le mont Fuji, semaine 43

Minobu-gawa ura Fuji (le mont Fuji vu de derrière depuis la rivière Minobu)


"Repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne revenir au son. Seul si tu peux, si tu sais être seul, déverse-toi parfois jusqu'à la foule."

Victor Segalen, Conseils au bon voyageurs, stèles du bord du chemin

Dédicace (2)

Flash-back... C'était au début d'un été... Je faisais découvrir le Plan des Noves à Maud, un plateau aride et sauvage au-dessus de Vence que j'affectionnais particulièrement. À la fin du pique-nique, nous prîmes le dessert - je n'oublierai jamais cette tourte de blette dont je revois le carton désuet de bergers Marie-Antoinette-. J'osais alors exprimer ce sentiment de solitude dans lequel je vivais et semblais me complaire, le manque d'intérêt que les gens accordaient à ma personne timide et opaque, aussi confidentielle que la revue qui avait suscité notre amitié. C’est alors que Maud m’interrompit. Comme toujours concise, elle m’exprima en deux phrases ce qu’elle ressentait pour moi, son affinité élective.
Cette reconnaissance, cette déclaration d’amitié, fut la seule que je reçus de quiconque sous une forme aussi précise. Elle me laissa tellement stupéfaite qu’aujourd’hui encore je ne saurais dire de quels mots Maud avait pu user ; mais l’impression qu’ils me firent fut si puissante et si tenace qu’elle reste enfouie dans ma mémoire jusqu’encore me bouleverser à cette seule évocation.

22.3.09

Hokusai et le mont Fuji, semaine 42

Kôshû Isawa no akatsuki (Aube sur Isawa dans la province de Kai)


Voici qui répond parfaitement à mon ami paddy.

Comment bien choisir son porteur ? Ecoutons Victor Segalen, dans Equipée:
"Ne pas choisir un époux trop fidèle ou économe, qui regrette la femme gratuite demeurée au logis; mais plutôt un joyeux garçon prêt aux aventures de la route. N'accepter point de buveur reconnu de vin d'orge ...et l'alcool, même impur, ne pousse point à marcher droit ! Rechercher au besoin le fumeur, silencieux, maigre et réservé. "

Dédicace (1)

La vie est étrange parfois, la vie est étrange soudain. L'autre jour, je suis rentrée dans une librairie pour chercher un livre au hasard et comme toujours j'ai trouvé exactement ce qu'il me fallait : le réfrigogérateur de Claude Ponti. Mais là n'est pas l'histoire. Une table était préparée, une table de signatures. Et j'ai repensé, j'y repense souvent, à ce qui m'est arrivé, il y a longtemps maintenant , dans une autre vie. Et qui m'avait inspiré un texte, ce texte que je suis allée chercher dans ma malle à secrets, car je l'ai même perdu sous forme informatique. Ce texte que j'ai relu et que j'ai envie de retaper ici, par épisode, comme ça, pour voir, pour voir si mon malaise a cicatrisé, pour voir ce qu'il en reste, aujourd'hui, si ces mots ont un sens encore de si loin...Ce texte où tout est vrai, seul les noms ayant été changés. La vie est un roman, comme dit l'autre.

"Aujourd’hui, encombrée de mon bouquet, je venais pour la signature. Maud était déjà là, assise derrière sa pile de livres. J’essayai en vain un rapide calcul de tête : combien cela faisait-il d’années que je ne l’avais pas aperçue, que je ne lui avais pas adressé plus que des salutations polies ? Six ans, plus ? Notre première rencontre, c’était à des années-lumière…
C’était aussi à une signature, ailleurs. Je venais juste de revenir à Nice et je n’y connaissais presque plus personne. Au milieu de la foule armée de coupes et de petits-fours, je ne savais à qui parler. Maud y dédicaçait, mais je ne saurais dire quoi. Quelqu’un fit les présentations : à l’annonce de mon nom, elle me dit sûre de me connaître ; pourtant c’était impossible, mon travail était trop confidentiel : je ne publiais que dans une seule revue de métaphysique à deux cents exemplaires, à propos d’un évangile apocryphe inconnu. Il aurait été totalement incongru, impudique, d’en parler dans un pareil endroit lors d’une première rencontre avec une étrangère. Pourtant, tentée, quand je finis par le faire, je découvris qu’elle faisait partie des deux cents abonnés…
Nous prîmes cela pour un signe et nous devînmes amies. Très intensément, tout de suite, je me vis incluse dans le cercle extrêmement réduit de ses intimes. Je découvris rapidement qu’en dehors de lui, les gens ne l’aimaient guère. Elle était compliquée, tranchante dans ses arguments, inflexible dans ses choix, rapide et incisive jusque dans sa façon d’articuler, de respirer. Mais je l’aimais, je l’aimais malgré, peut-être à cause de tout cela. Elle était fascinante, elle m’impressionnait. Pour rien au monde je ne lui aurais montré mon travail : j’avais trop peur d’être moi-même cause du tranchant de ses dents qui déchiquetaient chaque point faible de ses victimes
...

Le son de chez moi, 6 : un dimanche après-midi au Vieux Nice

Face au Théâtre Francis Gag, juste avant "la nuit juste avant la fôret"

20.3.09

Pour retrouver la nostalgie nippone, 9

Ce qui précède donnant envie de ce qui suit...

dessin de Tanigushi dans l'homme qui marche.

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Pour retrouver la nostalgie nippone, 8 : Printemps


Aujourd'hui, c'est le premier jour du Printemps et c'est aussi ce jour que les fleurs du tout petit cerisier du jardin des Petits ont choisi d'apparaître

15.3.09

Hokusai et le mont Fuji, semaine 41

Nakahara dans la province de Sagami (Sôshû Nakahara)


Cette foule m'est beaucoup plus sympathique que celle de la semaine dernière. Des gens plus simples sans doute. La femme sur le pont, n'est que fardeau semblant peu lui peser : tête et main porte un plateau, l'autre main un outil, et le bébé bien chauve sur son dos; rien ne peut empêcher sa grâce de se dégager autour d'elle. Mais chacun ici porte simplement le poids de son existence, même le pêcheur qui sonde la rivière. Aucune trace de vent ne semble pouvoir agiter les grelots-épouventails. Une dynamique aussi calme que le mont Fuji.

10.3.09

Hokusai et le mont Fuji, semaine 40

Tôkaidô Shinagawa Goten-yama no Fuji (le mont Fuji vu du Goten-yama à Shinagawa sur la route de Tôkaidô)


Il y a longtemps, et déjà tant de monde...

7.3.09

Pour lutter contre la nostalgie nippone, 11 : Cosplay

Mais où sommes-nous donc ?


Dans le cadre de Mars au Musée, soirée Cosplay au très sérieux Musée d'Art Asiatique ! Je n'ai pas boudé mon plaisir, avec Death Note et compagnie (ne sont-ils pas croquants ces garçons?) et même un Japonais pas du tout Cosplay et très mignon genre Shibuya ! Deux filles avaient un peu triché, et c'était assez amusant : elles étaient en jupe plissée ecossaise et veste marine....une était française, donc pouvait bluffer, mais l'autre, asiatique, alors ça ... évidemment...